Vers une philosophie du lien
Le monde occidental et moderne s’est toujours méfié de ce qui rapproche l’homme de son animalité, de sa « part du diable», de ses instincts. De ce fait, la modernité a toujours favorisé le progrès moral et rationnel au détriment d’une place légitime pour le corps. Sa logique l’a ainsi conduit à enfermer, à contrôler les corps individuels.
La suprématie de la raison semble pourtant s’estomper : le corps reprend ses droits au même titre que l’émotionnel ou l’imaginaire. Prométhée s’enlise pendant que Dionysos revitalise le monde. L’homme redécouvre son corps comme objet de consommation, de consolation ou encore de consumation. De plus, l’époque n’est pas avare en évènements rappelant le besoin de reliance corporelle.
Mais en réalité, que savons-nous concrètement du corps ? Quel rôle joue-t-il dans une société initiatique ? Pourquoi a-t-on toujours privilégié la raison au corps ?
La Franc-maçonnerie est une des rares institutions qui proposent de vivre une démarche initiatique proche de celle des sociétés primitives. Le but de cette démarche est, entre autre, d’offrir à l’initié des outils permettant une meilleure connaissance du corps. Ainsi, le Franc-maçon apprend à « tailler sa pierre», c’est-à-dire à entrevoir les potentialités de son être corporel : le corps comme moyen de se créer plus libre.
Sommaire
Préface de Michel Maffesoli
Introduction
I – Le Corps profane : entre modernité et postmodernité
II – L’Initiation du corps
III – Réminiscence d’un corps opératif : Les outils de l’Apprenti
IV – Corps et architecture
V – La Chaîne d’union: le corps dionysien
VI – La Musique au corps
VII – Les Agapes: la reliance festive
VIII – Le Ressaisissement émotionnel
IX – L’Organisation sociale de la Loge
X – Utilité, place et usages du rite maçonnique
XI – Le Corps discipliné
XII – Les Techniques du corps
Biographie
Théoricien de l’imaginaire, phénoménologue de la vie quotidienne, docteur en sociologie, psychanalyste jungien, Frédéric Vincent est chercheur au CeaQ (Centre d’Études sur l’Actuel et le Quotidien) à l’Université de la Sorbonne.www.fredericvincent.fr
Dans la continuité des penseurs du cercle Éranos (Jung, Éliade, Durand), ses ouvrages portent sur la réactualisation des mythes et des symboles dans nos sociétés contemporaines.